"Bigeard"

Je vois, sur la télé, l'acte du Président Nicolas Sarkozy, accompagné du "Premier" David Cameron sur la cour du "Royal Hospital Chelsea" (*) de Londres, la cérémonie du 70 ème anniversaire de "L'Appel", l'allocution du Général De Gaulle à la BBC le 18 juin 1940, en appellant tous les français à poursuivre la bataille contre l'Allemagne de Hitler qui avait envahi la France, où le Maréchal Pétain venait de signer l'armistice, sa reddition.

Mais De Gaulle dit: "La France a perdu une bataille! Mais la France n'a pas perdu la guerre!"

Mais en même temps je lis sur le bas de l'écran une nouvelle, long temps crainte, mais pas pour celà moins poignante: "Le Général Bigeard est mort", ce même 18 juin, à 94 ans. Honneur aux héros.

Fait prisonnier juste quelques jours après l'appel de De Gaulle, Bigeard s'évade et regagne la zone libre. Puis, à partir de l'Afrique du nord, il rejoint la résistance française en métropole.

Mais Bigeard se fait grand, immense, dans les guerres coloniales: capitaine en Indochine, au BPC (Bataillon des Parachutistes Coloniaux), il est parachuté sur la cuvette de Dien Bien Phu. Promu lieutenant-colonel (photo d'en bas, encore avec les galons de commandant ou chef de bataillon) pendant les combats, il est l'un des quelques a survivre les camps de prisonniers du Vietminh.

Retourné en Algérie, il commande le 3ème Bataillon des Parachutistes Coloniaux, qui devient Régiment et avec lequel Bigeard, déjà colonel (photo du haut), participe à toutes les principales actions de la Guerre d'Algérie; de la première opération, en grandeur, héliportée de l'histoire, le 8 mars 1956, à la Bataille d'Alger sous les ordres du Général Massu. Sous son successeur, le colonel Trinquier, le 3ème RPC se transforme au 3ème Régiment de Parachutistes d'Infanterie de Marine (3ème RPMI), tel que nous le connaissons actuellement.

Mais maintenant, Général Marcel Bigeard et, plus que jamais, "para-colo":

"A vos ordres, mon Général".

Colonel Von Rohaut

(*) L'equivalent de l'Hotel des Invalides de Paris.